SUR L’APOSTASIE DE L’ÉCONOMIE ACTUELLE

J.N.Darby

 

TRADUIT DE L’ANGLAIS, Ed. Ducloux à LAUSANNE, et Kaufmann à GENÉVE, 1841

 

Note Bibliquest : le mot « économie » est une translittération du grec ; la version autorisée anglaise KJV le traduit par « dispensation », tandis que JND le traduit dans le Nouveau Testament par « administration ». C’est une certaine période de temps durant laquelle Dieu agit d’une certaine manière avec l’homme. L’« économie actuelle » signifie ici le temps du christianisme dans sa phase « actuelle » (19ème siècle dans l’article, mais cela est valable jusqu’à notre 21ème siècle).

Tous les sous-titres ainsi que ce qui est entre crochets sont des ajouts de Bibliquest.

 

Table des sujets abordés :

1       Dispensation de la grâce souveraine faisant suite au rejet du Seigneur par les Juifs. Paul témoin de la grâce souveraine

1.1         Les Juifs s’opposant, la colère vient sur eux

1.2         Satan corrompt l’église et la vérité par des principes de la religion juive : tradition et religion centralisée sur la terre

1.3         Apostasie par des institutions tendant à assurer la continuité par successions

1.4         Bien distinguer le salut individuel d’avec le gouvernement de Dieu et la déchéance de la dispensation

2       La dispensation (actuelle) de la puissance du Saint Esprit a sa responsabilité propre

2.1         La première chute a des suites inexorables

2.2         La déchéance du christianisme se perçoit spirituellement

2.3         Jugement des professants, sécurité des saints. Le Seigneur lent à la colère

2.4         S’occuper de la gloire de Dieu dans Ses voies

3       La première chute qui manifeste l’apostasie : cas de l’idolâtrie d’Israël

4       L’annonce de l’apostasie de l’église est incompatible avec la doctrine de la succession du ministère

4.1         L’apostasie finale est implicite du fait qu’elle dépend de la persévérance de la chrétienté selon Rom. 11:22

4.2         L’apostasie plus directement annoncée par plusieurs passages

4.2.1          Luc 17:26-30 et 2 Thes. 2:3

4.2.2          2 Tim. 3:1-5

4.2.3          1 Jean 2:18 et 1 Tim. 4:1

4.2.4          2 Pierre 3:3, 4

4.2.5          Jude

5       En Résumé

5.1         Ce qu’ont montré les passages bibliques considérés

5.2         Chercher à perpétuer l’état de l’Église par une succession hiérarchique contribue à la ruine

 

 

Tout ce que je me propose dans ce Traité, c’est d’indiquer les preuves scripturaires les plus positives de l’Apostasie de l’Économie actuelle. Je ne ferai que rappeler, en y ajoutant quelques détails, ce qui concerne l’Apostasie de l’Économie dans son organisation première ou judaïque. Les passages sur lesquels je me fonde mettent en évidence le fait patent d’une Apostasie ecclésiastique directe, dont l’existence, telle qu’elle nous est révélée, détermine la destinée de cette dispensation.

 

1         Dispensation de la grâce souveraine faisant suite au rejet du Seigneur par les Juifs. Paul témoin de la grâce souveraine

Ce fut évidemment la réjection du Seigneur Jésus qui combla la mesure des péchés du peuple juif, et, en lui, de l’homme : mais le Seigneur, sur la croix, interposa son intercession, quand il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font» ; et le Saint Esprit a répondu à cette expression du cœur miséricordieux de Jésus, quand, par la bouche de Pierre, il a dit : « Et maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, aussi bien que vos magistrats ; repentez-vous donc » [Actes 3 :17,19]. En un mot l’exaltation de Jésus, élevé pour donner à Israël la repentance et la rémission des péchés, devint l’objet du témoignage du Saint Esprit. Aussi tout le témoignage de Pierre se rapporte à ceci, savoir, que Dieu a exalté le Messie rejeté, le Fils de l’homme. Ce témoignage lui-même fut finalement rejeté lors du martyre d’Étienne ; c’est alors que l’ordre juif central et de succession prit fin. Paul, poussé par sa propre volonté, et en même temps agent principal de la haine active des Juifs et de leur opposition à ce témoignage du Saint Esprit, est suscité pour être un témoin de la grâce, dont la patience surpasse toute cette haine et toute cette opposition et les fait contribuer à la manifestation éclatante de sa puissance. Il fut à la fois, auprès des Gentils, un messager de la grâce souveraine et de l’union de l’Église avec Christ, et le type de la vocation [l’appel] du résidu des Juifs, dans les derniers jours, par un effet de cette grâce souveraine. Au premier de ces égards, il se désigne lui-même comme le premier des pécheurs ; quant au second, il est le premier appelé, ou celui en qui, le premier, toute la longanimité de Jésus-Christ a été manifestée. Il occupe une place particulière dans les dispensations de la grâce souveraine, pour en manifester la gloire à d’autres ; place qui sert aussi à révéler l’union actuelle de l’Église avec Christ.

 

1.1        Les Juifs s’opposant, la colère vient sur eux

Les Juifs dispersés s’opposèrent, en tout lieu, à ce témoignage. Non seulement ils le repoussaient pour eux-mêmes, mais encore ils ne voulaient pas le laisser porter à d’autres. Bar-Jésus (Actes 13:6-12) est la remarquable expression de cette opposition. Le cours de la grâce est suspendu, et la justice de Dieu le frappe d’aveuglement pour un temps, comme l’Apôtre l’exprime dans le jugement mérité qu’il porte sur les Juifs quand il dit : « Ils nous empêchent de parler aux Gentils, pour qu’ils soient sauvés, afin de combler toujours la mesure de leurs péchés. Aussi la colère est-elle parvenue sur eux au plus haut degré » (1Thess. 2:16). Voilà ce qui indique évidemment la clôture de la scène, et nombreuses furent les tristes conséquences qui en résultèrent.

 

1.2        Satan corrompt l’église et la vérité par des principes de la religion juive : tradition et religion centralisée sur la terre

Tout homme, qui connaît la parole parfaite de Dieu, doit être au fait de la marche suivie par Satan pour corrompre l’Église par le moyen de principes juifs : justice humaine, ordonnances, succession, observance cérémonielle des temps, liaison de la religion spirituelle avec l’imagination humaine, voilà ce qui forme surtout les caractères distinctifs de cette corruption de la vérité, corruption qui, dès le temps de l’Apôtre, « pervertissait déjà des familles entières » (Tite 1:11). Ce n’en sont pas là, sans doute, les seuls caractères ; mais, quant au principe, ce sont les plus remarquables. Parmi les caractères qui regardent la forme de cette corruption, je pourrais mentionner la tradition et la centralisation de la religion sur la terre, parce que cette religion était de la terre, au lieu d’être le fruit de la puissance du Saint Esprit envoyé du ciel, rattachant tout au ciel, Jésus étant connu seulement dans le ciel selon l’efficace d’une mission, qui n’est pas de l’homme ni par l’homme (Gal. 1:1). Mais je ne puis m’étendre ici sur ce sujet.

 

1.3        Apostasie par des institutions tendant à assurer la continuité par successions

Après avoir ainsi rappelé, en courant, l’ordre et les progrès de l’entière subversion de l’organisation de l’Église, telle qu’elle était primitivement préparée, par la réjection du témoignage sur lequel cette organisation était basée, je me propose d’aller beaucoup plus loin dans ce que j’ai à en dire. Mes citations, quoique très-simples, impliquent un principe de la plus haute importance. Ces citations et ce principe formeront notre jugement par le moyen du sentiment profond de notre condition actuelle, le mettront au large et le garantiront du piège de l’Apostasie, qui se formule dans des ordonnances successionnelles ; piège qui répand au loin de nos jours sa funeste influence. Car si les Écritures attestent clairement l’Apostasie de l’Économie présente, toute institution, qui prétend en organiser et en assurer la continuation successionnelle, doit être un mensonge de l’ennemi. Tel est le point dont je vais m’occuper : mes preuves seront simples et en petit nombre. Quoique le sujet soit lié à bien des questions d’un grand intérêt, je me bornerai, pour l’éclaircir, à quelques courtes explications.

 

1.4        Bien distinguer le salut individuel d’avec le gouvernement de Dieu et la déchéance de la dispensation

Je voudrais, d’abord, faire remarquer que la responsabilité de l’homme, ou d’une réunion d’hommes, sous une Économie quelconque de Dieu, est tout à fait distincte du salut de certains individus sous cette Économie. La confusion de ces choses rend impossible l’intelligence des procédés de Dieu à l’égard de l’homme : il en résulte, ou bien que l’on fait outrage à la fidélité du Seigneur, ou bien que l’on perd de vue la responsabilité de l’homme selon l’Économie où il se trouve placé. Adam était responsable dans l’état d’innocence. Son salut individuel reposait évidemment sur un fondement autre que cette responsabilité. Noé était responsable quant au devoir de gouverner saintement sa maison et sa famille, que nous pourrions appeler le monde d’alors. Mais un manquement à cet égard, quoique ayant amené les plus importants résultats, a laissé hors de question le salut de Noé. En un mot, si Dieu, pour manifester ses perfections, agit ici-bas en adoptant tel ou tel mode de gouvernement, cette action et le salut des individus pendant la durée de ce mode, sont deux choses tout à fait distinctes ; quoique la conduite de ceux qui, dans l’Économie donnée, sont l’objet du salut, puisse être dirigée et formée par l’Économie même dans laquelle ils vivent ici-bas.

Bien plus, cette distinction est tellement tranchée, que c’est précisément quand l’Économie est entièrement déchue que la fidélité du résidu sauvé se manifeste avec le plus d’éclat. Quel juge fut semblable à Samuel, quand Israël faillit sous le gouvernement du peuple de Dieu par les juges, et que Dieu leur donna un roi dans sa colère ?

Ainsi Israël, considéré comme corps, sous la loi envisagée comme Économie, fut placé sous la responsabilité de l’observation de cette loi, et tomba comme nation, quoique, durant toute cette Économie, il y ait eu un résidu appartenant à Dieu et sauvé.

 

2         La dispensation (actuelle) de la puissance du Saint Esprit a sa responsabilité propre

Chaque Économie a, pour ainsi dire, un dépôt spécial qui lui est confié et qui sert à éprouver sa fidélité. Et, à mon avis, chacun de ces dépôts sera réalisé en Christ et contribuera ainsi à la gloire de Dieu, après que la chute de l’homme aura été démontrée en chaque Économie. Ainsi pour ne pas chercher d’autres exemples, prenons la loi. La défection d’Israël, malgré toute espèce de bénédictions, avait été éclatante. L’Économie de la puissance du Saint Esprit, c’est à dire, la manifestation, par le Saint Esprit, qui est le Consolateur, de Christ glorifié en opposition au monde qui le rejeta, a aussi sa responsabilité. Le salut efficace et le fondements de ce salut ont été, il est vrai, plus clairement exposés, en sorte que nous pouvons plus aisément en approprier les réels et éternels privilèges à ceux qui en sont les héritiers, parce que le Saint Esprit les manifeste et que, agissant avec puissance, il les rassemble pour Christ et pour la gloire céleste : ce qui n’était pas vrai de l’Économie précédente, dans laquelle, si tout eût été exactement ce qu’il devait être, il devait se manifester une nation élue, dont tous les individus n’étaient pas nécessairement sauvés — non pas une Église choisie en Jésus et tirée de toute nation. La première, l’Économie d’une nation élue, était formelle, et l’on y entrait par hérédité ; la seconde, celle de l’Église, est en puissance. Mais, quoi qu’il en soit, l’Économie elle-même, considérée comme une sphère donnée des opérations de Dieu, dans laquelle tout devait être conservé dans son premier état, n’en a pas moins sa responsabilité et le dépôt qui lui est confié sous cette responsabilité. La plus grande force et l’essence même d’une Apostasie, c’est d’affirmer de son état apostat, état qui est l’objet spécial du jugement, la sécurité qui appartient à la congrégation élue de Dieu. Ce fut précisément-là la ruine d’Israël : cela est plus aisé encore sinon plus fatal dans la Chrétienté.

 

2.1        La première chute a des suites inexorables

Je voudrais remarquer ensuite qu’une Économie est jugée d’après la responsabilité, quoique les individus puissent être sauvés par grâce. Je dois encore ajouter que, quelque grande que soit la patience divine, c’est le premier écart qui est fatal et qui demeure la cause du jugement, quels que soient les progrès que la méchanceté ait pu faire vers sa maturité. Enfin j’observerai que c’est-là la condition de l’Économie actuelle qui fait profession du Christianisme ou du nom de Christ ; et que, nulle part, les Écritures n’annoncent un relèvement d’un tel état, quelle que puisse être d’ailleurs, par un effet de la miséricorde divine, « la prolongation de la prospérité » (*). Car la première chute est un éloignement de Dieu ; elle prouve l’existence du mal dans la chair, et elle est la manifestation que l’homme est en scène et que, en principe, tout est perdu. Comme fait à l’appui de ces assertions, il est solennellement intéressant de voir que la chute a, dans chaque cas, suivi immédiatement l’existence de la responsabilité.

 

(*) Dan. 4:27.

 

2.2        La déchéance du christianisme se perçoit spirituellement

Le christianisme, n’étant pas un système de lois extérieures, ses exigences et ses forces étant toutes comprises-par l’efficace du Saint Esprit, l’évidence de sa déchéance est moins palpable ; elle est aussi l’objet de la seule perception spirituelle. Mais Israël lui-même, malgré sa chute, osait dire : « En quoi avons-nous méprisé ton Nom ? — En quoi nous retournerons-nous ? [Mal. 1:6 ; 3:7] — C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel » [Jér. 7:4] ; — et même les disciples disaient : « Maître, vois quelles pierres et quels bâtiments ! » [Marc 13:1] quoique Israël eût transgressé l’alliance et se fût retiré en arrière, et cela dès le commencement, et qu’il comblât la mesure de ses iniquités, afin que tout le sang juste, répandu sur la terre, vînt sur lui. Je reviendrai bientôt en peu de mots sur ce sujet.

 

2.3        Jugement des professants, sécurité des saints. Le Seigneur lent à la colère

Le jugement de Dieu envers l’Économie, étant fondé sur la responsabilité de l’homme et la justice divine, c’est envers la masse des professants, le corps tout entier et ses chefs, qu’il a lieu ; la sécurité des saints demeurant toujours hors de ses atteintes. De plus, le refuge des saints est en dehors du système jugé, parce que c’est une génération perverse, et leur place de bénédiction est l’Économie qui succède au jugement de ce dont ils ont été délivrés. J’ajouterai que la connaissance des jugements imminents est toujours donnée aux saints d’une manière suffisante pour qu’ils puissent fuir arrière de la colère à venir.

Rappelons-nous que le Seigneur est « lent à la colère », et que Jérémie, au milieu des plus cruelles provocations, dont il fut souvent l’objet, — « les outrages de ceux qui outrageaient le Seigneur tombant sur lui », — pouvait prendre Dieu à témoin du zèle avec lequel il s’était tenu à la brèche devant lui, pour détourner sa colère de dessus le peuple, jusqu’à ce que l’Éternel lui eût dit et répété : « Ne prie point pour ce peuple » (*), et que l’indignation ait eu son cours. Car l’intercession est toujours la place où doit se trouver celui qui a la pensée de Dieu, afin de frayer un chemin à son amour, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus lieu à l’intercession.

 

(*) Jér. 7:16 ; 11:14 ; 14:11.

 

2.4        S’occuper de la gloire de Dieu dans Ses voies

Si quelqu’un, rattachant tout au salut final des élus, disait que tant que ce salut n’en est pas affecté, tout le reste est indifférent et curieux, et qu’il importe peu de connaître ce qui concerne les diverses Économies, je répondrais que le salut des élus n’est pas le grand but des pensées du Chrétien, mais que c’est la gloire de Dieu ; qu’il a plu à Dieu de manifester son caractère et sa gloire dans ces Économies pour l’instruction de l’Église, et que si l’Église néglige de s’en occuper, elle néglige par là-même l’instruction que Dieu lui donne de ses voies. Ceux qui raisonnent ainsi veulent être sages sans Dieu et plus que Dieu, car il a jugé convenable, pour sa gloire, de nous instruire de ces choses. J’en citerai un seul exemple (quoiqu’il y en ait d’autres fort remarquables, tels que celui de Noé), parce que l’Écriture nous place moralement sur le même terrain : Je le tire de l’histoire d’Israël comme nation élue.

 

3         La première chute qui manifeste l’apostasie : cas de l’idolâtrie d’Israël

Au mont de Sinaï, Israël fut placé sous la condition d’obéissance à la loi. Cela, comme l’Apôtre nous l’assure, ne portait point atteinte à la promesse faite à Abraham, les dons et la vocation de Dieu étant sans repentance quant aux Israélites envisagés comme nation. Néanmoins, Dieu se glorifiait dans tous ses actes envers eux ; toutes ces choses leur arrivèrent en types, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous que la fin des siècles a atteints [1Cor. 10:17]. L’obéissance à Dieu selon la loi est le terrain sur lequel les Juifs furent placés. Ils firent le veau d’or. Leur Apostasie fut complète. Longue fut la patience de Dieu, — diverses les œuvres de sa patiente miséricorde envers eux : mais, le mal incurable de la nature humaine était là, et il se développa en proportion même de cette patience pendant tout le cours de cette Économie, jusqu’à ce qu’enfin ils en vinssent à rejeter le Fils dans son humiliation et à repousser le témoignage que le Saint Esprit rendait à son exaltation à la droite de la puissance divine [Actes 7:56,58]. Mais alors Dieu, ayant agi en vain par le moyen de ces témoignages extérieurs envers l’homme, en revient au péché qui, le premier, a manifesté l’Apostasie, précisément comme tous les péchés du cœur humain, quelque aggravés qu’ils soient parce qu’ils ne sont que l’évidence de son premier et total éloignement de Dieu : « M’avez-vous offert », dit le Saint Esprit par la bouche d’Étienne, en citant et en appliquant un témoignage plus ancien, « m’avez-vous offert des victimes et des sacrifices pendant quarante ans, dans le désert, ô maison d’Israël ? Et vous avez porté la tente de Moloch et l’astre de votre Dieu Remphan, les figures que vous avez faites pour les adorer ; aussi vous ferai-je émigrer au-delà de Babylone » (*). Ils avaient consommé leur Apostasie en crucifiant Jésus, en se montrant par-là désespérément endurcis ; mais cette Apostasie était déjà complète dans le désert, quelque long qu’ait été le support de Dieu envers eux.

 

(*) Actes 7:42, 43 ; comp. Amos 5:25-27.

 

4         L’annonce de l’apostasie de l’église est incompatible avec la doctrine de la succession du ministère

« Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui tombèrent, bonté envers toi, si tu demeures en cette bonté, autrement, toi aussi, tu seras coupé », dit l’Apôtre aux Gentils [Rom. 11:22], en tant qu’ils ont remplacé les branches retranchées [Rom. 11:19]. Cela veut dire que l’Église, comme Économie ici-bas, est soumise à la même responsabilité que jadis Israël et que par conséquent, comme telle, elle serait retranchée dès qu’elle viendrait à tomber.

Maintenant je vais montrer, d’après l’Écriture, que cette chute était révélée comme devant arriver, et que de plus il est révélé qu’elle a eu lieu. S’il en est ainsi il est parfaitement évident que la doctrine de la succession du ministère et du maintien de la grâce par le moyen de cette succession est un horrible écart de la vérité de Dieu ; que cette doctrine est fondée sur la fausseté et ne peut servir qu’à étayer ce que Dieu regarde comme la pire forme du mal — l’abandon de ce qui est bon.

Ce n’est pas à moi de dire quelle peut être la patience de Dieu, ou jusqu’à quel point il peut employer l’intercession de son peuple pour prolonger le temps de sa miséricorde ; — certainement, il est parfait en sagesse à cet égard comme à tout autre.

L’état de notre âme est manifestement changé du tout au tout, si nous reconnaissons que nous vivons dans une Apostasie qui avance à grands pas vers sa consommation finale, au lieu de vivre dans une Église ou dans une Économie que Dieu soutiendrait par la fidélité de sa grâce.

 

4.1        L’apostasie finale est implicite du fait qu’elle dépend de la persévérance de la chrétienté selon Rom. 11:22

Or, d’abord, il est évident que, quant à cette Économie, la condition d’Apostasie est supposée dans le passage cité plus haut, de Rom. 11, où l’on voit qu’elle dépend de la persévérance dans la bonté de Dieu. Il n’y a point de promesse de rétablissement. Cette Économie repose uniquement sur la persévérance dans la bonté de Dieu, ce qui, comme je l’ai dit, rend une chute à cet égard fatale et sans remède. La bonté de Dieu, dans laquelle l’homme fut placé, étant abandonnée par la transgression de l’homme, Dieu n’en demeure pas moins fidèle à sa propre bonté. Il pourrait suffire de dire que la Chrétienté est tout ce qu’on voudra, sauf une persévérance dans la bonté dans laquelle l’Église fut placée ; et même, les vrais enfants de Dieu n’ont pas persévéré dans cette bonté ; car s’ils l’avaient fait, un tel état de choses n’aurait jamais eu lieu ; mais quand il arrive, ils en souffrent et y sont enveloppés quoique les commencements ne soient pas leur fait. Les enfants de Dieu sont dispersés, ils sont mondains, ils sont divisés ; comparez leur état actuel avec Jean 17 et Actes 2 et 4, et les saints qui aiment Jésus et l’Église reconnaîtront aussitôt la triste différence.

 

4.2        L’apostasie plus directement annoncée par plusieurs passages

4.2.1        Luc 17:26-30 et 2 Thes. 2:3

Mais d’autres témoignages sont beaucoup plus précis que celui-là. Il en est d’abord de généraux tels que ceux-ci : « Comme il arriva aux jours de Noé, et aux jours de Lot il en sera aussi ainsi à l’arrivée du Fils de l’homme » [Luc 17:26-30]. Assurément alors une terrible Apostasie dut précéder la clôture de l’Économie et un état d’Apostasie sera celui de l’Économie au moment de sa fin. — De plus : « Le jour du Christ ne viendra pas avant que soit venue la révolte », ou l’Apostasie [2 Thes. 2:3]. Je ne dis pas encore quand, mais avant que le jour du Christ vienne une Apostasie doit arriver. Cela laisse peu de place pour un temps de bénédiction intermédiaire. D’après l’Apôtre, c’est une Apostasie et non une période de bénédictions qui doit précéder le jour du Seigneur. Si l’on dit : « Elle est venue », je ne dispute pas, mais je dis que, dans ce cas, la conséquence en est un retranchement et non une restauration (*), comme Rom. 11 nous l’a fait voir. C’est donc sans fondement que l’on espère des bénédictions et un rétablissement ; quoique le résidu doive être vivifié de nouveau et rassemblé avant l’arrivée des mauvais jours.

 

(*) Et la succession, de quoi est-elle donc une succession ?

 

4.2.2        2 Tim. 3:1-5

Mais il y a plus encore : « Dans les derniers jours, il surviendra des temps difficiles ; car les hommes seront égoïstes, amateurs d’argent etc. » (2 Tim. 3:1-5). Ce passage, si on l’examine, est un témoignage de l’Esprit de Dieu, exprès et bien solennel, annonçant le retour de la Chrétienté à un état tel que celui du paganisme, décrit par le Saint Esprit au chapitre 1 de l’Épître aux Romains. Ici ce n’est pas du monde païen que l’Esprit dit qu’il en sera ainsi dans les derniers jours ; l’Esprit avait déjà montré que c’était leur état actuel ; mais que, dans les derniers jours, tel serait l’état de ceux qui ont une forme de piété tandis qu’ils en ont renié la puissance. Ce sont des gens dont on doit se détourner.

 

4.2.3        1 Jean 2:18 et 1 Tim. 4:1

En outre : « Vous avez ouï dire que l’Antichrist vient, aussi y a-t-il maintenant beaucoup d’Antichrists, par où nous connaissons que c’est la dernière heure » [1 Jean 2:18]. Et cela avait lieu, faites-y attention, non par le mal moral du monde, mais par Apostasie : « Ils sont sortis d’entre nous », par où il a été manifesté qu’ils n’étaient pas d’entre nous. Cela prouve que l’Apostasie avait commencé- du temps de St.-Jean, par où les Chrétiens connaissaient, disait l’Apôtre, que le dernier temps était venu ; et ils le connaissaient non par l’existence de l’incrédulité, qui pouvait condamner certains individus et laisser les croyants tels qu’ils devaient être, mais par la présence de l’Apostasie qui démontrait que les derniers temps étaient venus ; le signe des derniers temps, ce ne sont pas des méchants mais des Antichrists. Car l’Esprit dit expressément que, dans les temps postérieurs quelques-uns se retireront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons (1 Tim. 4:1). Et non seulement cela : le mystère d’iniquité s’opérait déjà. Il y avait un obstacle à la manifestation de l’homme du péché, mais les principes et le mystère d’iniquité agissaient déjà ; il n’y avait qu’un obstacle qui en arrêtât les terribles résultats ; du moment où il serait ôté, le grand agent et l’instrument de ce couronnement de l’iniquité, manifestée en tout lieu, devait être révélé, et ensuite détruit par l’apparition de la présence du Seigneur (2 Thess. 2:3-8).

Les passages que j’ai cités jusqu’ici prouvent :

D’abord — Que l’Économie actuelle est assujettie à l’Apostasie. Rom. 11:22 ; passage qui suffit pour démontrer ce résultat à ceux qui ont quelque connaissance de la nature humaine.

D’autres passages, comme 1 Jean 2:18, montrent que des Antichrists étaient déjà venus ; par où les chrétiens connaissaient que c’était alors le dernier temps, parce que le mal prenait ainsi sa plus méchante forme en surgissant du sein même du Christianisme.

Le mal lui-même est caractérisé dans les deux Épîtres à Timothée : d’abord, comme un abandon de la foi, qui se manifesterait surtout dans des points pratiques ; et en second lieu, le résultat général de cette Apostasie sera un caractère analogue au paganisme dans ses effets moraux, caractère qui conservera la forme de la piété tout en en ayant renié la force.

En outre, nous avons le témoignage tiré de la seconde Épître aux Thessaloniciens, que le jour du Seigneur ne viendrait pas qu’auparavant ne fût venue une Apostasie, et que le mystère de l’iniquité était déjà alors en train.

 

4.2.4        2 Pierre 3:3, 4

À ces déclarations nous pouvons ajouter le témoignage de l’Esprit par Pierre (2 Pierre 3:3, 4), que des railleries sur l’attente du second avènement du Seigneur seraient un trait caractéristique des moqueurs de ces jours dangereux.

Tous ces passages concourent à faire voir que le résultat de cette Économie serait une « Apostasie », des temps fâcheux, « l’abandon de la foi » ; et que le mystère de l’iniquité, les principes du mal qui produiraient ces résultats agissaient déjà.

Au temps de l’Apôtre, les effets de l’Apostasie étaient déjà de diverse nature : c’était, d’une part, un esprit qui opérait en secret, retenu quant à sa grande et publique manifestation de la puissance de Satan ; — d’autre part, une Apostasie ouverte, une séparation d’avec les Saints ; mais ceux-ci étaient trop purs encore alors, surveillés avec trop de sollicitude par la vigilance des Apôtres et par leur pouvoir spirituel, pour que, lorsqu’elle prenait ouvertement la forme du mal, sa continuation parmi eux fût tolérée ; d’autre part encore, comme nous le verrons, ce n’étaient pas des gens qui sortaient, mais des hommes corrompus qui se glissaient au milieu des fidèles. Mais de quelque manière que le mal se soit manifesté alors dans ses effets, ce n’étaient-là que les signes d’un principe agissant, qui devait être consommé dans l’homme du péché ; d’un principe qui entraînait l’Économie dans l’Apostasie et dans la ruine, quelle que fût la patience miséricordieuse de Dieu. Ce principe opérant déjà, fournissait par-là même aux Apôtres une occasion de prévenir l’Église ; et par leur autorité, ils nous mettent en état de dire que les derniers temps étaient venus alors, quoiqu’il pût y avoir une prolongation de miséricorde.

Cette assertion, que les derniers temps étaient venus alors, est de la plus grande importance. Il y avait une défection morale à l’égard de Dieu dans le sein du Christianisme. Les effets pouvaient en être arrêtés par la main de l’Apôtre, mais ils forçaient l’Apôtre à dire que les derniers temps étaient venus. Des théologiens peuvent faire des commentaires sur ces expressions et dire que les derniers temps désignent les temps du Messie. Mais, dans ce cas, ce serait la présence du Messie qui serait donnée comme preuve de cette déclaration ; tandis que, ici, la preuve de l’arrivée des derniers temps, c’est que, après la présence du Messie, des Antichrists étaient venus ; c’étaient-là caractéristiquement et réellement les derniers temps de l’Économie. Les hommes s’étaient endormis ; l’ennemi avait semé de l’ivraie, et elle devait être laissée jusqu’au jugement, quant à la place qu’elle occupait dans le monde.

Nous convenons, que les effets actuels et les manifestations de l’Apostasie, avaient alors une forme et une étendue différentes de celles qu’ils prendront quand ils seront jugés. L’énergie apostolique, et la vie spirituelle dans le corps de l’Église sur lequel agissait cette énergie, jetaient dehors le mal ou le faisaient cesser ; précisément comme le zèle incorruptible de Moïse délivrait Israël des effets immédiats du veau d’or, et détruisait la manifestation actuelle de l’Apostasie. Mais elle n’en était pas moins réellement venue, quoique la patience de Dieu ne fût pas encore épuisée par la réjection de son Fils. Et l’Apôtre savait bien (et le Saint Esprit nous donne l’expression de son assurance à ce sujet) que c’était la présence de l’énergie apostolique qui arrêtait le développement du mal « Je sais qu’après mon départ » (Actes 20:29), tel est le triste témoignage de l’Apôtre prévoyant son délogement. De même Pierre avertissait les Chrétiens que de faux docteurs s’élèveraient parmi eux (2 Pierre 2:1). Et même de son vivant, le grand Apôtre des Gentils devait dire : « Tous cherchent leurs propres intérêts et non ceux de Jésus-Christ (Phil. 2:21) ; c’était-là un état qui frayait une route aisée à l’introduction du mal et de l’erreur. Pendant que les hommes dormaient, l’ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le blé (Matt. 13:25).

 

4.2.5        Jude

Il est encore un passage de Jude que je n’ai pas cité : comme le passage de Jean nous a fait voir que les derniers temps, quelle que dût en être la prolongation, étaient déjà venus, de même celui dont je parle identifie les objets de la révélation, en tant que existant alors, avec ceux qui seront les objets du jugement à la fin, lors du retour du Seigneur.

L’Épître de Jude peut être considérée comme l’histoire ou la révélation de l’Apostasie. Dès le commencement, l’on y voit mentionnés les motifs qui ont nécessité le témoignage de l’Esprit de Dieu :

« Bien-aimés, dit l’Apôtre, ayant beaucoup d’empressement à vous écrire au sujet de notre commun salut, j’ai dû nécessairement vous écrire, pour vous exhorter à continuer de combattre pour la foi qui a été transmise une fois aux saints ; car il s’est glissé quelques hommes, inscrits dès longtemps pour ce jugement » (Jude 3, 4).

Voilà qui est tout à fait positif. Le mal prévu dans les conseils de Dieu s’était glissé dans l’Église par la négligence de l’homme déjà dès les jours des Apôtres. Pendant que les hommes dormaient, l’ennemi était venu et avait semé de l’ivraie. C’est ce qui émoussait la susceptibilité de la conscience de l’Église ; « vous l’avez su une fois » (Jude 5), dit l’Apôtre, et il rappelle la destruction du peuple d’Israël tout entier, à l’exception de deux individus, comme un avertissement donné à ceux auxquels il écrivait : il compare la condition subséquente de l’Église aux anges qui ne conservèrent pas leur origine, et à Sodome et Gomorrhe. Il leur indique ensuite les caractères différents, et j’ajoute, progressifs à quelques égards, de l’Apostasie, quoique l’introduction d’un trait subséquent ne neutralise point le précédent ; ce sont : le mal et l’inimitié naturelle, la corruption religieuse en vue du gain, et l’hostilité déclarée contre la sacrificature et la royauté de Christ, de la part des instituteurs religieux du peuple — Caïn, Balaam et Coré. Ayant ainsi décrit les formes et le caractère de l’Apostasie depuis le commencement à la fin, l’Apôtre nous communique cette fort importante vérité, que cela même qui s’était déjà introduit dans le sein de l’Église, serait l’objet direct du jugement de Christ à son arrivée, comme une prophétie, datant des premiers temps du monde, l’avait annoncé : la consommation de l’iniquité dans l’Apostasie de la dernière forme de la bonté de Dieu avant la venue du Fils de l’homme en gloire. Le Saint Esprit nous apprend qu’Énoch prophétisa d’eux, en disant : « Voici, le Seigneur est venu avec ses saints, qui sont par millions, pour exercer jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d’entre eux ». — Énoch prophétisa d’eux. Ceux donc auxquels s’appliquait la prophétie de la venue du Seigneur pour juger, étaient déjà manifestés. Comme nous l’avons dit, la patience du Seigneur pouvait être longue, et il ne retarde pas la promesse, mais il use de longanimité envers nous ; toutefois l’Apostasie était complète aux yeux de Dieu : l’Économie n’avait pas conservé son origine.

Il est un autre trait remarquable dans ce tableau : c’est que c’est l’entrée de ces gens, et non leur sortie, qui désigne l’objet du jugement de colère et de destruction. Ils étaient des taches dans les repas d’amour des Chrétiens, avec lesquels ils mangeaient. Ils s’exaltaient surtout, se distinguaient (*) eux-mêmes, comme les Pharisiens parmi les Juifs, mais ils n’abandonnaient pas le corps, qu’ils exposaient au danger et à une ruine certaine en y demeurant.

 

(*) άποδιοριζοντές, v. 19, traduit, dans nos versions, par se séparent eux-mêmes.

 

Le jugement de destruction n’existait alors qu’en prophétie ; mais la condition pour être jugé était actuellement en existence, en sorte que l’Apôtre pouvait dire : Énoch a prophétisé de ceux-ci. Leur nombre pourrait augmenter, l’Église pourrait oublier plus complètement comment le grand corps d’Israël avait été retranché dans le désert ; mais le. mal était là, et le jugement déjà prononcé. Les Apôtres avaient même dit d’avance « qu’il surviendrait des moqueurs dans les derniers temps ».

 

5         En Résumé

5.1        Ce qu’ont montré les passages bibliques considérés

Les passages bibliques que nous avons cités montraient

  •          d’abord, l’avertissement de la possibilité d’une chute et d’un retranchement ;

  •          secondement, la déclaration prophétique qu’il y aurait une Apostasie : et

  •          troisièmement, que ceux qui, dès les âges les plus anciens, étaient positivement désignés comme les objets du jugement, en tant qu’ils constituaient cette Apostasie, étaient déjà là, s’ils n’étaient pas mûrs quant à leurs effets ; en sorte que l’Esprit toujours vigilant du Seigneur put les apercevoir, les signaler et les décrire ; et faire voir que le mystère opérait déjà, que le mal qui devait être jugé existait déjà.

 

Ce qu’il reste de la parole de Dieu, c’est l’avertissement ou la menace immédiate du retranchement et l’annonce d’un état de choses tout différent. Ce ne sont pas les relations du Père avec des enfants, pour les instruire, les avertir et les consoler ; mais la révélation de maux subséquents, et l’organisation du gouvernement du monde dans les mains de l’Agneau sur le trône, quand l’Église a quitté la scène d’ici-bas et qu’elle ne peut plus être l’objet du jugement ou des soins du Seigneur.

 

5.2        Chercher à perpétuer l’état de l’Église par une succession hiérarchique contribue à la ruine

Si tel est le témoignage des textes que nous avons cités, il ne peut pas y avoir de considération plus solennelle pour des enfants de Dieu : La chute, dès le commencement (par la folie et par le mal de l’homme) de l’Économie de l’Église dans le monde. De plus, l’organisation toute entière de la succession hiérarchique et les ordonnances pour le maintien de l’Église qui s’y rattachent, prennent leur véritable place. Des instruments de bénédiction en puissance sont devenus le levier de l’Apostasie contre les enfants de Dieu. La doctrine de la succession et tous ses accompagnements deviennent l’empreinte et la marque de l’Apostasie reconnue et sanctionnée, parce qu’elle est perpétuée ; car si l’Église a failli comme ces textes le déclarent, tout ce que l’on fait pour la perpétuer dans cet état contribue à perpétuer la chute, et à maintenir l’objet du jugement certain de l’Éternel.

J’insiste sur le témoignage de l’Épître de Jude. Mon but n’est pas de montrer ici le degré de maturité auquel l’Apostasie peut être parvenue en général ou dans certaines contrées, mais le fait de son existence dès le commencement, selon le jugement et la révélation de Dieu, applicable à la durée entière et à la condition de l’Économie envisagée comme un tout ; ce qui nous éclaire sur le vrai caractère des prétentions à la succession et au rétablissement de l’Église.

Veuille le Seigneur donner à ses enfants des yeux, afin qu’ils voient, comme Il le voit, ce qui concerne son Église !